GRACIEUSE Marjorie SEQ Préparation

 

Concernant mon inspiration, c’est mon travail pour le brevet requis pour l’obtention d’une compétence Sqily, à savoir « Comprendre l’élève digital natives », qui a fini de me convaincre d’opter pour ce thème de séquence. Plusieurs analyses internationales confirment en effet que l’expression de « digital natives » -- qualifiant les générations qui ont grandi avec l’essor d’internet et des technologies -- relevait en définitive davantage du mythe ou du stéréotype que de la réalité. Des études ont ainsi constaté que ces jeunes ont le plus souvent une connaissance et une compréhension superficielle des technologies numériques et notamment des outils bureautiques, ce qui peut être très préjudiciable pour la suite de leur scolarité et même entraver leur future employabilité. 

Je suis stagiaire B à l’École secondaire de Genolier (VD) dans une classe de 11VP constituée de 23 élèves, à laquelle j’enseigne le français (langue de scolarisation) à raison de 6 périodes par semaine. Dans ma salle de classe, je dispose d’un beamer, d’une sortie audio, d’une tablette fixe avec Apple Tv et d’un tableau interactif. Pour mener à bien les différentes activités de cette séquence, je compte aussi utiliser un chariot d’ordinateur ou la salle informatique selon disponibilité, et ce pour les 4 dernières doubles séances de ma séquence d’enseignement consacrée à l’argumentation. Les 3 premières doubles séances seront consacrées à la familiarisation des élèves avec le problème du plagiat puis au vocabulaire et la méthode de l’argumentation.

Quels avantages ou intérêts par rapport à un enseignement sans MITIC?

 La première séance de la séquence (double période) sera consacrée à l’éducation aux médias et plus particulièrement à la prévention du plagiat et à la problématique des fausses informations. En accord avec le PER, l'accent sera mis sur la notion d'intégrité intellectuelle et sur la distinction entre fait et interprétation. Les élèves devront d'abord remplir, en binôme, un questionnaire sur le plagiat et les fausses informations, afin de partager et d'auto-évaluer ce qu'ils savent déjà. Ensuite, j'utiliserai la présentation PPT en guise de correction, ce qui permettra aux élèves d'évaluer et de corriger leurs réponses dans leur questionnaire. Enfin, la fiche "mon travail est-il prêt à être remis?" sera présentée et distribuée aux élèves sur l'espace virtuel de la classe sur MS Teams pour future référence lors des phases de recherche et de rédaction de leur argumentation. Ici, avec la présentation powerpoint et l'usage de Teams pour déposer et consulter les documents, le numérique sera utilisé dans une optique de substitution selon le modèle SAMR (A. Levy, 2016) puisque ces documents numériques remplaceront les documents papier.

Questionnaire à remplir en binôme

Présentation powerpoint sur le plagiat

Fiche Mon travail est-il prêt à être remis? 

Cette double période sera consacrée à l’introduction du vocabulaire de l’argumentation. En amorce, nous regarderons une courte capsule vidéo sur "comment distinguer thèse, argument et exemple", ce qui permettra de donner des exemples concrets des composantes de l'argumentation. Ensuite, je projetterai  une infographie sur le sujet, laquelle sera explicitée et distribuée aux élèves au format papier. Dans un deuxième temps, un quizz Kahoot sur le vocabulaire de l'argumentation sera projeté au tableau, ce qui permettra aux élèves de mobiliser leurs nouvelles connaissances et d'évaluer leur compréhension des différents concepts, que je pourrai clarifier le cas échéant. Cette dernière activité permettra un usage des MITIC dans une optique de redéfinition selon le modèle SAMR puisque les élèves pourront participer au quizz Kahoot grâce à l'application téléchargée sur leur téléphone portable personnel. 

Visionnage d'une courte vidéo: comment distinguer thèse, argument et exemple

3. Troisième double période :

En amorce, nous regarderons une capsule vidéo sur la structure d'une argumentation. Celle-ci a l'avantage de donner des exemples concrets qui permettent aux élèves de bien saisir l'objectif à atteindre.  Ensuite, une infographie sur le paragraphe argumentatif sera projetée au tableau et explicitée. Il s'agira d'une phase de modelage où j'expliquerai les différentes composantes du paragraphe argumentatif de la manière la plus claire et précise possible.  Les élèves travailleront ensuite individuellement puis en binôme sur une fiche d'exercice portant sur le vocabulaire de l'argumentation et la rédaction d'éléments argumentatifs (thèse, arguments, exemples). Cette fiche sera ensuite corrigée en classe durant la deuxième période à partir des interventions des élèves (je reporterai leurs bonnes réponses au tableau en simultané à l'aide du stylet sur la tablette numérique). Ceci constituera une évaluation formative car je serai à même d'évaluer en temps réel leurs éventuelles difficultés de compréhension et par-là leur venir en aide.

Visionnage de la vidéo: comment passer d'un simple argument à un paragraphe argumenté?

Chaque élève aura choisi une question-débat différente de celle qu’il a déjà présentée à l’oral au premier semestre. Dans un premier temps, je projetterai la fiche de méthode de l'argumentation puis la fiche sur les stratégies argumentatives et les expliciterai en répondant aux questions des élèves.

Dans un deuxième temps, les élèves pourront utiliser internet pour étoffer leur propos mais devront prendre garde de bien référencer et archiver leurs sources, en se référant au cours sur le plagiat de début de séquence. Je les encourager à collecter les informations sous forme de carte heuristique (de manière manuscrite) qu'ils pourront ensuite organiser en arguments et exemples, ce qui leur permettra de compléter le plan détaillé vierge mis en ligne sur l'espace de travail Teams.

La recherche d'arguments en ligne en faveur des deux parties de leur argumentation (thèse/antithèse)
leur permettra de développer leurs idées tout en prenant soin de référencer leurs sources et d'avoir une approche critique, appliquant par-là la distinction entre fait et interprétation vue au début de la séquence.
Par ailleurs, la rédaction de petits paragraphes argumentatifs sur le plan détaillé vierge leur permettra de découper la tâche complexe de rédaction en sous-tâches, évitant par là une surcharge cognitive. 

Selon le modèle SAMR, le numérique sera ici utilisé dans une optique de Modification car le processus d’exécution de la tâche permet de faire des choses très difficiles à mettre en place sans le numérique. La tâche est aussi transformée grâce à la carte mentale qui peut être modifiée en ligne et si besoin commentée par l'enseignante.

Infographie sur comment rédiger une argumentation

Infographie sur les stratégies argumentatives

Exemple de plan détaillé vierge à compléter sur Teams

5. Cinquième double période :

Dans un premier temps, je projetterai l'infographie relative aux consignes pour la rédaction de l'argumentation tapuscrite ainsi que les critères d'évaluation de la production finale. Ces deux documents seront mis sur Teams mais aussi distribués aux élèves au format papier. Par la suite, les élèves travailleront individuellement sur les ordinateurs à l’aide du traitement de texte MS word sur MS Teams dans une optique de substitution mais aussi d'augmentation puisqu'ils pourront faire usage du correcteur et des outils de mise en forme.

Pour ce faire, les élèves s'appuieront sur les consignes données dans l'infographie, les critères d'évaluation mais aussi leur carte heuristique pour commencer à compléter le plan détaillé de leur argumentation et rédiger leurs paragraphes argumentatifs. Pour la prochaine séance, ils devront avoir rédigé une première version de leur introduction et de leur première partie, auxquelles ils pourront accéder via leur espace virtuel de travail. Chaque élève se verra attribué un camarade de référence avec lequel il pourra ensuite partager le lien de son travail dans une perspective d'entraide et de coopération durant le processus de rédaction.

A partir d'ici et jusqu'à la production finale, j'explorerai donc les niveaux Augmentation et Modification du modèle SAMR. Augmentation avec l'utilisation du correcteur orthographique et grammatical du traitement de texte, les outils de mise en forme et le site www.bonpatron.com qui permet de revérifier la grammaire et la syntaxe. Modification aussi car nous explorerons une pratique impossible à mettre en place sans le numérique, à savoir la création en ligne d'un document texte pouvant être partagé avec un pair et visible par l'enseignante pour des corrections, modifications ou commentaires en simultané ou en différé.

Chaque élève utilisera Microsoft Word via Teams pour continuer de rédiger son texte, ce qui permettra à chaque binôme d’avoir des moments d’écriture collaborative, de relecture mutuelle et d’édition simultanées de leur production respectives (évaluation par les pairs avec ajouts de commentaires, aide à la mise en forme, relecture etc.). Je pourrai aussi accéder à leur production via Teams et dans une optique de remédiation, faire des commentaires en ligne leur permettant de prendre conscience des diverses contraintes liées à l'argumentation (accent sur les stratégies utilisées) et d'améliorer leur travail.

 7. Septième double période :

Au terme de la septième séance, grâce à la grille d'évaluation et au document de guidage de la rédaction tapuscrite, chaque élève finalisera sa production à l'aide de son coéquipier, enregistrera une copie de son texte sur son adresse email et rendra son texte argumentatif imprimé à l'enseignante. Les élèves ayant déjà fini leur travail pourront aider les autres élèves en relisant et commentant leurs travaux en ligne. Les argumentations tapuscrites feront ensuite l'objet d'une évaluation et d'une note individuelle qui comptera comme un TS.

Cette production finale consistera, pour chaque élève, à écrire un texte argumentatif d'une page tapuscrite minimum (introduction, développement, conclusion) traitant d’une des "questions débat" explorées au premier semestre par un des élèves de la classe (exemples de question débat : « faut-il imposer la discrimination positive ? », « le secret médical est-il essentiel ? », « faut-il distinguer l’œuvre de l’artiste ? » etc.).

Retour après expérience : le numérique a-t-il tenu ses promesses ? Quelles propositions de régulation ?

L’utilisation de MS Word sur Teams a dans l’ensemble bien tenu ses promesses et l’utilisation du quizz Kahoot a connu un grand succès auprès des élèves. Cependant, je constate que j’avais parfois sous-estimé la durée de chaque tâche, lesquelles ont dans l’ensemble pris souvent plus de temps que prévu initialement. Voyant que les élèves n’éprouvaient pas de difficultés notables pour sélectionner des références ou trouver des arguments et des contre-arguments, j’ai notamment renoncé à utiliser des sites comme Pearltrees ou Kialo car je manquais de temps pour enseigner aux élèves la prise en main de ces outils. 

Au fil de ma séquence, j’ai ainsi réalisé à quel point il était chaque fois crucial de prendre un moment pour expliquer aux élèves le fonctionnement d’un site ou d’un logiciel, mais aussi de vérifier que tous avaient leurs identifiants pour se connecter à MS Office 365 et ne le perdaient pas d’une séance à l’autre.  Il est donc important de prévoir un accès facile à la liste des emails et identifiants afin de gagner du temps à l’avenir. 

Par ailleurs, beaucoup d’élèves n’avaient jamais utilisé les options de mise en forme de MS Word (faire des alinéas, justifier un texte…) et j’ai dû prendre le temps de leur expliquer individuellement. Afin de solutionner ce problème, j’ai fait appel à des élèves plus chevronnés afin que ceux-ci partagent leurs compétences avec les élèves en difficulté. 

Grâce aux conseils judicieux de mon collègue, je note aussi qu'il aurait été profitable aux élèves d'introduire une séance sur les règles de la formation des paragraphes et sur les règles et procédures de leur présentation typographique dans un traitement de texte.  J'ai en effet remarqué lors des corrections de leurs travaux des manquements à ce niveau-là, car c'est quelque chose qui n'a à ma connaissance pas fait l'objet d'un enseignement didactique en classe de français chez ces élèves. 

Je pense qu’à l’avenir il serait bon de dédier une double séance à la présentation des fonctions de base du traitement de texte, afin de pouvoir évaluer les acquis numériques de mes élèves et de pouvoir anticiper certains problèmes. Cela permettraient aux élèves déjà familiers avec le traitement de texte d'aider leurs pairs sans pour autant perdre de temps dans l'avancement de leur propre rédaction argumentative. 

Enfin, la manière de référencer ses sources et de les organiser dans une bibliographie n'étant pas du tout acquise, je pense qu'il faudrait dédier une séquence entière à ce thème, en familiarisant les élèves avec des logiciels de référence.

 

Lors de cette séquence, je vais faire un usage ponctuel et ciblé des TICE qui deviendra permanent durant la deuxième partie de la séquence, lors de la phase de rédaction du travail final. Dans le cadre de cette séquence, j’ai donc opté pour les outils numériques suivants :

-        Chariot d’ordinateur de l’école ou salle informatique

-        Mon ordinateur personnel + Ipad et stylet

-        Beamer/audio

-        La plateforme éducative Microsoft Teams pour le partage des ressources en ligne, le traitement de texte collaboratif et le monitorage des travaux (Office 365). Cette plateforme permet de centraliser l’information, de faciliter la communication entre l’enseignante et le groupe-classe et de gérer les travaux évalués (rétroaction individualisée et simultanée). 

-        Kahoot pour les révisions et l’activité de diagnostic en classe (connaissance du vocabulaire de l’argumentation). 

-        Le site bonpatron.com pour l’autocorrection de la grammaire et de l’orthographe

Pour mener à bien l’activité, je dois être non seulement capable de maîtriser et de pouvoir expliquer les aspects de l’argumentation et les étapes de la production attendue mais je dois aussi bien connaître les différents outils numériques (accès, fonctionnement) que nous allons utiliser et anticiper les diverses difficultés que nous pourrions rencontrer lors du déroulement de la séquence et des différentes tâches. 

-        Utiliser les ressources numériques de son environnement de travail 

-        Connaître les conditions pour une intégration efficace des MITIC dans l’enseignement 

-        Savoir varier les approches pédagogiques pour tirer parti des plus-values des MITIC 

-        Comprendre l’élève digital natives 

-        Favoriser le processus d’acquisition et d’appropriation des connaissances en exploitant le potentiel des MITIC 

J’ai lu plusieurs articles et consulté plusieurs ressources en lien avec l’utilisation des TICE dans le cours de français, plus particulièrement concernant l’argumentation et l’usage du traitement de texte. 

Voici les liens des ressources en ligne consultées :

Andriessen, J., Baker, M., Suthers, D. (2003). Arguing to Learn: Confronting Cognitions in Computer-Supported Collaborative Learning Environments. Dordrecht: Kluwer Academic Publishers. ChingMiin, D., Sillince, J., Masoud, S. (2000). 

https://ent2d.ac-bordeaux.fr/disciplines/ses/2018/03/07/une-experience-de-travail-collaboratif-sur-largumentation-en-classe-de-terminale-les-avantages-et-les-inconvenients-du-libre-echange/ 

https://www.weblettres.net/guidetice/index.php?p=sommaire 

http://gt-lettres-tice.ac-besancon.fr/2015/07/11/carte-heuristique-et-debat-argumentatif-en-classe-de-3eme/ 

Objectifs disciplinaires travaillés (éléments de progression du PER) : 

L1 31 

-        Savoir dégager les éléments essentiels du contenu de tous les genres de textes étudiés dans la vie scolaire et courante. 

-        Savoir identifier le texte qui transmet des savoirs par rapport aux autres genres. 

-        Savoir repérer l’organisation des informations.

-        Savoir hiérarchiser les informations.

-        Savoir distinguer faits et commentaires. 

-        Savoir réinvestir les informations dans un projet personnel.

-        Savoir analyser la pertinence des arguments d’un texte et prendre position

L1 32 

-        Savoir rédiger et mettre en page un texte, en utilisant notamment les médias électroniques. 

-        Savoir restituer les informations recueillies dans un texte en les reformulant, en respectant l’ordre chronologique et/ou logique. 

-        Savoir rédiger un texte cohérent, en suivant un plan structuré et en hiérarchisant les informations. 

Objectifs transversaux travaillés (FG / CT)

-        Être autonome et responsable dans un monde numérique

-        Apprendre à collaborer avec les outils numériques
 

Rôle de l’enseignant
 
 Je vais avoir le rôle de transmetteur des connaissances durant les 3 premières doubles périodes, en fournissant de la théorie relative à l'argumentation et des connaissances relatives au plagiat, à la distinction convaincre et persuader et à la différence entre fait et interprétation, exemple et argument. 
 
 Ensuite, je serai davantage une guide du processus d’apprentissage puisque j'assisterai les élèves à la fois quand ils travailleront en binôme sur l'ordinateur (pour des recherches, de la rédaction etc.) et directement sur le fichier sur lequel ils travailleront (supervision en temps réel et commentaires le cas échéant de la part de l'enseignante sur les points à améliorer). 
  

Rôle des élèves (utilisateur, producteur)
 
 Dans un premier temps, les élèves seront utilisateurs (infographie sur l'argumentation, lecture de documents...) et consommateurs des outils numériques (Kahoot). En effet, même s'ils devront remplir des questionnaires papiers et faire des exercices ciblés sur les différentes composantes de l'argumentation, il s'agira pour eux d'appliquer des connaissances plus que d'en produire et n'utiliseront pas encore l'ordinateur. 

Ce n'est que dans un deuxième temps que les élèves deviendront progressivement producteurs (constitution d'une carte mentale), puis créateurs de contenu numérique grâce au traitement de texte word (grâce auquel ils apprendront notamment à corriger un texte, ajouter un commentaire, mettre en forme etc.). 

Quelles productions finales (sous quelles forme, quelle valorisation)?
 
 Chaque élève produira une version tapuscrite de son texte argumentatif qui sera notée et comptera comme un TS. Un moment de bilan sera amené durant la dernière période afin de mesurer le travail accompli depuis le début et renforcer le sentiment d'auto-efficacité de chacun. Il s'agira pour chaque élève de vérifier, à l'aide de la grille d'évaluation, que toutes les tâches demandées ont été accomplies. Chaque élève pourra faire appel à son coéquipier pour améliorer la version finale de son travail avant évaluation par l'enseignante.

Retour après expérience : y-a-t-il un écart par rapport à la prévision ? Quelles propositions de régulation ? 

Durant la lecture de leurs travaux, j’ai constaté que certains élèves avaient eu du mal à synthétiser leurs propos ou bien expliciter leurs arguments et leurs exemples. Après-coup, je pense qu’il aurait été judicieux de fixer un nombre de mots maximum car certains élèves, ayant du mal à synthétiser leurs propos, ont écrit plus de 4 pages tapuscrites sans pour autant respecter les différentes parties attendues dans la rédaction d’une argumentation. 

Je remarque aussi que beaucoup d’élèves auraient pu bénéficier d’exercices supplémentaires pour s’entraîner à rédiger des paragraphes argumentatifs. Ainsi, de manière générale, je constate que ma planification de séquence était trop ambitieuse au niveau du rythme des apprentissages: il aurait fallu prévoir des plages d’entraînement plus longues, à la fois pour familiariser les élèves avec les outils numériques mais aussi avec la méthode propre à la rédaction de paragraphes argumentatifs, la notion de "problématique" et les liens entre "arguments et contre-arguments". 

Par ailleurs, il me semble que le moment de bilan aurait pu durer une période de plus, car les élèves n’ont pas tous travaillé au même rythme et certains n’ont pas eu le temps de bien vérifier leur production à la lumière des critères figurant dans la grille d’évaluation. Concernant la collaboration entre coéquipiers, j’ai été surprise de constater un pourcentage assez conséquent d’élèves souhaitant travailler seuls (20 %), ce qui a pu alourdir leur tâche et les desservir. Je pense que j'aurais pu ne pas donner aux élèves le choix de travailler seul et mettre davantage en valeur les avantages d'une vraie collaboration. Afin de travailler les compétences transversales telles que le travail en équipe, je pense, comme me l'a suggéré mon collègue, qu'il serait très profitable de dédier une séance axée sur l'enseignement explicite de ces compétences et de fixer des critères d'évaluation qui les intègrent  conditions de certification (une check-list permettrait aussi une auto-évaluation de la part des élèves). 

 

1.      Évaluation diagnostique : Kahoot en classe sur le vocabulaire de l’argumentation. Évaluation : observation des réponses des élèves et retour immédiat avec explicitations.
2. Evaluation formative: à travers la supervision en ligne de l'évolution des travaux et des commentaires ajoutés par l'enseignante selon les besoins de chaque élève (+ rétroaction du coéquipier). 

3.   Évaluation sommative : TS argumentation écrite sur un sujet de la question-débat. Fiche de critères pour autoévaluation puis note par l’enseignante.

Évaluation des acquis et régulation : qu’ont appris les élèves ? Changements intervenus, adaptations par rapport à la planification initiale, piste de régulation (2 points)

 

Concernant l’évaluation des acquis, la majorité des élèves ont bien compris le principe des différentes parties de l’argumentation (thèse, antithèse) et les principales stratégies de l’argumentation telles que la concession et la réfutation. Durant la séance visant à présenter le vocabulaire théorique de l'argumentation, les élèves ont posé beaucoup de questions, ce qui m’a conduit à ralentir le rythme par moments afin de m’assurer d’une bonne progression de leurs apprentissages. J’ai cependant noté, dans les exercices d'application, des lacunes chez certains concernant l’utilisation des connecteurs logiques et l’explicitation des exemples et des arguments. 

En piste de régulation, je proposerais donc de reprendre ces points de manière théorique et pratique plus longuement, en variant les modes d’application et d'exercices pour faciliter l'assimilation des savoirs (par exemple à l’aide d’un quizz ou d’exercices en ligne).  De plus, les élèves bénéficieraient grandement d’une séance de rappel concernant l’importance des connecteurs logiques et d’exercices d’entraînement ciblés. 

Concernant les autres changements intervenus, j’ai remarqué que la recherche des arguments et la différenciation de ceux-ci avec les exemples a aussi pris plus de temps que prévu: certains élèves avaient beaucoup de peine à évaluer si la phrase qu’ils souhaitaient utiliser relevait de l’exemple ou de l’argument. Beaucoup ont fait appel à moi de manière individuelle afin de vérifier leur plan d’argumentation. Une fois encore, il me semble qu’il serait important d’accorder davantage de temps au travail de rédaction des paragraphes argumentatifs: ceci pourrait constituer un micro-objectif qui permettrait aux élèves en difficulté de bien assimiler les différentes étapes de rédaction avant de commencer à rédiger le plan de leur argumentation finale. 

 

Prise en compte de l’éducation aux médias : selon leurs dires, les élèves n’ont jamais été formés à l’éducation aux médias mais je compte au moins les sensibiliser au plagiat, à la désinformation et à la nécessité de vérifier la fiabilité de leurs sources durant la première séance. Personnellement, je n’ai jamais été formée au droit à l’image et droits connexes, seules quelques brèves mentions en conférence de rentrée.

Concept 360: conformément au socle universel visant l'intégralité des élèves (niveau 1), j'ai choisi d'utiliser le traitement de texte en ligne dans la mesure où cela me permettait de renforcer les mesures de différenciation pédagogiques pour l'entièreté du groupe classe. Par ailleurs, le fait de demander aux élèves de collaborer entre eux en vue d'améliorer leur travail individuel permet d'améliorer le climat de classe. 

Ergonomie des documents : je n'ai pas d'élèves à besoins spécifiques dans ma classe et j'ai été peu formée à l'ergonomie mais des recherches personnelles ont permis de m'éclairer sur l'importance, par exemple, de concevoir les documents électroniques fournis aux élèves (infographie) dans des conditions de luminosité ambiante similaires à celles dans laquelle ils seront utilisés par les élèves. Pour les documents qui seront mis en ligne, j'ai aussi essayé de limiter l'usage des couleurs pour ne pas créer de surcharge cognitive, tout en utilisant une typographie claire et des icônes à même de rendre les documents agréables à lire pour les élèves.

exemple d'article consulté pour améliorer l'ergonomie des documents numériques

Retour après expérience :y-a-t-il un écart par rapport à la prévision ? Quelles propositions de régulation ?

Les élèves ont apprécié les différents supports distribués mais j'ai dû leur rappeler qu'ils s'y réfèrent à chaque étape de leur rédaction car ils semblaient souvent oublier d'une séance à l'autres les outils que je leur avais donnés afin de les aider à échafauder leurs apprentissage. 

Concernant l’éducation aux médias, j’ai été surprise de voir à quel point les élèves étaient intéressés par la question du plagiat et la distinction entre fait et interprétation : je pense qu’il aurait été préférable de dédier plus de temps à ce thème mais aussi d’introduire des périodes focalisées sur le référencement des sources, la manière d’introduire une citation dans le corps du texte et des notes en bas de page. 

En propositions de régulation, je pense qu’il faudrait rajouter des séances dédiées exclusivement à l’apprentissage de l’utilisation d’internet (évaluation de la fiabilité des sources) et à l'usage du traitement de texte. Une séquence entière dédiée aux manières de référencer ses sources et de constituer une bibliographie serait aussi très profitable aux élèves, notamment en vue de les préparer aux exigences de leurs futurs travaux de gymnase. 

Ainsi, au cours de ma séquence, j’ai réalisé que les élèves n’avaient pas encore de cours de bureautique, c’est pourquoi il me paraît crucial d’introduire l’outil informatique dès le début du cycle d’orientation et de réserver dans la planification des cours de français des moments dédiés à l’éducation aux médias, à l’apprentissage des fonctions du traitement de texte et de la présentation d’une bibliographie car ce sont des thèmes qui sont de fait abordés inégalement et dépendent le plus souvent de l’intérêt personnel ou des compétences de l’enseignant ou de l’élève, ce qui peut creuser davantage les inégalités. 

Comment la séquence d'enseignement s’insère-t-elle dans mon programme annuel ?

Au premier semestre, mes élèves ont chacun préparé et présenté individuellement un exposé oral sous forme de présentation Powerpoint ou de vidéo au sujet d’une « question débat » (durée : 10 mn). Ils avaient pour consigne de d’abord choisir eux-mêmes une thématique qui les interpellait et de présenter leur ébauche de problématique afin que celle-ci soit validée par leur enseignante. Ensuite, ils pouvaient travailler sur leur présentation en classe sur ordinateur, il s’agissait principalement de comprendre et exposer les enjeux de la question choisie, de prendre position et de tenir compte des différents arguments. Chaque présentation orale a ensuite donné lieu à un mini-débat en classe entière de 20 mn. Pour chaque question, l’enseignant a précisé aux élèves qu’il était important de prendre des notes car au deuxième semestre (soit dès janvier 2021), chaque élève devrait choisir de traiter à l’écrit une des questions débat présentée à l’oral par l’un de leurs camarades. C’est cette rédaction individuelle d’un texte argumentatif à partir d’une question débat traitée à l’oral par un camarade + par un mini débat collectif qui tiendra lieu de production finale dans cette séquence.

Retour après expérience : y-a-t-il un écart par rapport à la prévision ? Votre planification a-t-elle tenu ses promesses ? Quelles propositions de régulation ?

La séquence s’est déroulée aux dates prévues mais comme j’ai dû ralentir le rythme pour m’assurer que les apprentissages des élèves été bien assimilés, elle a duré en tout 9 doubles périodes au lieu des 7 prévues initialement. Ainsi, je pense que les élèves auraient bénéficié de davantage de temps, notamment pour se familiariser avec l’usage de MS Words et Teams. C’est pourquoi si c’était à refaire, je m’assurerais d’inclure des séances de pratiques des outils numériques au travers notamment d’exercices d’entrainement classés par ordre de difficulté.

-       Description du déroulement : décrivez le déroulement avec la précision suffisante pour qu’elle puisse être comprises par un autre enseignant. 

Concernant le déroulement des périodes, j’ai suivi le plan proposé mais j’ai ajouté quatre autres périodes à la fin car j’ai choisi de donner plus de temps aux élèves pour apprendre à rédiger sur MS Word, moment qui a été le plus difficile pour eux durant la séquence et durant lequel j’ai dû leur fournir une aide plus individualisée. 

 

Concernant l’observation précise du comportement des élèves, ils ont beaucoup participé durant les premières périodes (beaucoup de questions sur le plagiat durant les premières séances, puis un bon investissement concernant les exercices sur l’argumentation et des discussions intéressantes). Par contre, le moment où il a fallu commencer à construire le plan de leur argumentation a été un peu plus difficile : j’ai constaté une baisse de motivation chez certains élèves, car beaucoup d’élèves se sentaient un peu perdus et n’avaient visiblement pas entièrement assimilé les contenus des fiches de travail. J’avais donné un exemple de paragraphe argumentatif mais je réalise qu'un exemple d’argumentation complète aurait aussi pu les aider. 

 

Par ailleurs,  beaucoup d'élève ont eu de la peine à bien formuler leur problématique. Je pense donc que la méthode de l’argumentation aurait pu faire l’objet d’au moins deux périodes supplémentaires, car ce qui semblait évident pour moi (mettre en tension deux points de vue dans une seule phrase) l’était beaucoup moins pour les élèves. Il en va de même pour l’élaboration d’une bibliographie et la citation des sources. 

 

Concernant mon évaluation et ressenti après expérience, le cours dialogué et le questionnaire durant la séance sur le plagiat a été un vrai succès, de même que le Kahoot et les exercices de la fiche sur le vocabulaire et les éléments de l’argumentation ont été une bonne occasion d’apprentissage par l’entraide. 

Concernant les échecs, je pense que certains élèves ont été mis en difficulté par l’exemple de plan vierge distribué: celui-ci avait pour but de les aider à rédiger leurs différences parties mais après-coup il m'a semblé trop rigide et contraignant. Beaucoup d'élèves ne comprenaient pas les rapports entre arguments et contre-arguments par exemple, donc à l’avenir, afin de proposer une régulation, je n’utiliserai pas ce modèle et laisserai les élèves un peu plus libres quant à la structuration de leurs paragraphes.  Je pourrais par exemple leur distribuer un tableau simplifié, c’est-à-dire organisé en quatre colonnes (introduction, thèse, antithèse, conclusion), ce qui leur donnerait des contraintes minimales afin de ne pas rendre la tâche insurmontable. 

De manière générale, afin de réguler les échecs de cette séquence, je viserais à donner beaucoup plus de temps aux élèves pour qu’ils puissent se familiariser avec les outils numériques et la méthode de l’argumentation. J’utiliserais davantage des exemples, des modèles de bons travaux argumentatifs et des exercices d’entraînement afin que chacun puisse progresser à son rythme avant de s’atteler à la tâche de production finale. 

Je n’ai pas d’élèves à besoin particuliers dans ma classe mais je risque de rencontrer beaucoup de lenteur dans l’exécution des tâches étant donné que beaucoup ont affirmé avoir jusqu’à présent très peu utilisé un traitement de texte dans un cadre scolaire. Dans tous les cas, grâce à l'utilisation des outils numériques, les élèves pourront travailler à leur rythme et seront autorisés à améliorer leur travail à la maison (ce qui peut hélas créer des inégalités si aide des parents). L'avantage de la rédaction en ligne du travail demandé permet néanmoins une plus grande différenciation pédagogique dans la mesure où chaque élève peut recevoir une rétroaction individualisée (immédiate ou différée) de la part de l'enseignante ou d'un pair, lui permettant de s'autocorriger. De même, dans une optique socioconstructiviste, le travail collaboratif permet des interactions différenciées et bénéfiques aux apprentissages, dans la mesure où l'élève a l'occasion de se décentrer de son travail et de recevoir des retours constructifs extérieurs. 

Exemples de productions finales d'élèves (avant correction):

Exemple 1

Exemple 2