MSTIC 2017

Mise en oeuvre - création d'un GIF

04.05.2019

Luisa Veillon avatar. Luisa Veillon

Réalisation (mise en œuvre) Gérer la classe dans un environnement MITIC 
Création d'un GIF en classe d'arts visuels
Description  
1 • Déroulement de la séquence
 
J’enseigne les arts visuels au Gymnase de Beaulieu. Dans une classe de 1ère année (option spécifique arts visuels), j’ai introduit les MITIC à mes élèves, grâce à la séquence suivante :
A partir d’une suite de trois à cinq dessins, créer un GIF grâce à Photoshop, en apprenant les étapes successives à sa réalisation ainsi que les fonctionnalités de retouches basiques du logiciel. Les GIFS sont des courtes animations créées en 1987, et remis au goût du jour depuis quelque temps. Ils sont de plus en plus utilisés par les jeunes sur les réseaux sociaux et plateformes de courrier Messenger (de Facebook par exemple). C’est dans ce contexte de popularité des GIFS que j’ai souhaité apprendre à mes élèves à en créer à partir de leurs dessins.
L’ouvrage de John Milano m'a servi de référence sur les GIFS:
 Compressed Image File Formats JPEG, PNG, GIF, XBM, BMP, 1999. 

.J’ai commencé en leur présentant un GIF que j’ai réalisé à partir de mes dessins, avec le logiciel Photoshop. Cette entrée en matière a immédiatement capté leur attention et, en voyant l’agitation générale, j’ai compris que le sujet leur a plu.
Comme anticipé dans mon planning initial, la présentation du logiciel Photoshop – par le biais d’un beamer branché à l’ordinateur – a duré une période. J’ai fourni en amont un document papier de ma présentation qui contient les étapes et les outils. J’ai souhaité ne pas trop m’étaler sur les nombreuses fonctionnalités du logiciel mais plutôt leur fournir une base nécessaire à la retouche d’image et les étapes de la réalisation du GIF. 
Les périodes d’arts visuels étant toujours par deux, les élèves ont pu chercher des idées sur internet lors de la seconde période, faire des croquis et certains ont même commencé leurs dessins. Une fois la réalisation des dessins terminée, il a fallu les scanner, les retoucher sur Photoshop (à partir de la liste imposée de l’autoévaluation, à voir plus loin) puis réaliser le GIF. Le tout a dû être enregistré au format Photoshop et GIF sur l’ordinateur utilisé.
 Le changement intervenu par rapport à ma planification initiale est la durée de la séquence. J’avais prévu quatre périodes pour la réalisation des dessins et quatre périodes pour la retouche des dessins et la création des GIF, or cela a duré cinq périodes et cinq périodes.  A la fin de la séquence nous avons présenté tous les GIF, les élèves étaient très satisfaits. 
 
Organisation 
2 • Gestion de la classe 
 
La classe est composée de 18 élèves, j’ai fait un rapide sondage qui m’a appris que 4 d’entre eux avaient des notions de Photoshop. Une fois que les premiers élèves ont terminé leurs dessins, je me suis aperçue que mon introduction à Photoshop a été faite beaucoup trop tôt dans le planning. En effet, plusieurs semaines ont passé et les élèves ne s’étant pas exercé directement après la leçon, n’avaient pas retenu grand-chose de Photoshop. Pour réguler cela, j’ai demandé aux élèves de faire une pause dans leur activité et de réécouter une rapide présentation des étapes qui suivent et de Photoshop. J’ai pensé à enregistrer cette seconde présentation sous forme vidéo « capture d’écran », que j’ai placé ensuite à l’aide d’une clef USB sur tous les ordinateurs des élèves. 
Les premiers élèves à avoir terminé les dessins ont commencé à scanner et à retoucher leurs photos. J’ai pu les observer, répondre parfois à leurs questions mais j’ai essayé de me mettre en retrait, afin de les rendre les plus autonomes possible. Ils ont beaucoup utilisé la documentation papier mis à disposition et parfois ma vidéo « capture d’écran ». Cette méthode m’a permis de prendre du recul, d’étudier les élèves et de noter mes remarques sur chacun, afin de les comparer plus tard avec leur autoévaluation.
La difficulté a été de gérer le temps d’utilisation des ordinateurs. En effet, la salle d’arts visuels ne comporte que 12 ordinateurs, et j’ignorais que 3 d’entre eux ne fonctionnaient pas. Ayant besoin du matériel de dessin (crayons, règles, tables lumineuses, mais aussi imprimantes…), je n’ai pas souhaité aller en salle d’informatique, même si elle contenait peu d’ordinateurs. Cela a permis que chaque élève avance à son rythme, c’est une différenciation qui présente un cadre de travail plus agréable autant pour ceux en avance (qui peuvent déjà aller sur les ordinateurs) que ceux plus lents. Voilà pourquoi je préférais rester dans cette salle. 
N’ayant pas suffisamment d’ordinateurs pour tous les élèves il a fallu faire des tournus. Tant qu’il y avait de la place, les premiers élèves pouvaient continuer à retoucher leurs photos et expérimenter le logiciel, mais il a fallu libérer les ordinateurs pour laisser avancer les nouveaux arrivants dans leur projet. A ce stade, j’ai proposé aux élèves ayant déjà bien avancé, de faire une pause – même s’ils n’avaient pas terminé ou considéraient que leurs dessins nécessitaient plus de retouches –  et d’aider leurs pairs à avancer au même stade qu’eux, leur montrer lorsqu’ils avaient des difficultés, pour atteindre dans la mesure du possible leur niveau de compétence. Il y avait 9 ordinateurs fonctionnels ce qui a permis aux 18 élèves de travailler par deux et de s’entraider. 
Les élèves avaient une feuille d’auto-évaluation à remplir, et s’ils considéraient qu’elle était complétée et leur GIF terminé, ils pouvaient avancer sur un autre projet d’arts visuels.
 
Effets 
3 • Prise en compte de facteurs ergonomiques 
 
Pour commencer la séquence, j’ai distribué aux élèves une copie papier de ma présentation Photoshop ainsi qu’une feuille d’autoévaluation. Grâce à un beamer, j’ai projeté au mur ma présentation de la séquence – en temps réel depuis un ordinateur – c’est-à-dire les bases du logiciel Photoshop, les outils ainsi que les étapes successives à la réalisation d’un GIF. Ma présentation sous forme vidéo « capture d’écran » était disponible et accessible aux élèves en tout temps les ordinateurs.
 
Ensuite nous avons lu ensemble les étapes à valider pour l’autoévaluation : 
A la fin de ce travail :
-         Je sais scanner une image et l’enregistrer en format JPEG ou PDF
-         Je sais ouvrir le logiciel Photoshop et importer une image
-         Je sais recadrer une image et faire une rotation
-         Je sais modifier l’éclairage d’une image (obscurcir, éclaircir)
-         Je sais modifier les couleurs d’une image (saturation)
-         Je sais corriger une imperfection à l’aide de l’outil tampon de duplication
-         Je sais exporter au format GIF
 
A ce stade les élèves avaient toutes les clefs en main pour commencer à travailler, je restais à disposition en cas de questions.

 
4 • Prise en compte de l’éducation aux médias 

Comme la séquence permet la recherche d’information sur internet pour trouver des idées de dessin pour les GIF (ou des informations supplémentaires quant à l’utilisation de Photoshop), j’ai introduit après ma présentation « comment utiliser une image sur internet sans violer le droit d’auteur ». Sur le site https://francoischarlet.ch/2014/comment-utiliser-une-image-sur-internet-sans-violer-le-droit-dauteur/ il y a une infographie (Prezi) que nous avons regardé ensemble qui peut être consultée par les élèves, essentiellement basée sur le droit suisse, qui explique les principales problématiques d’utilisation d’une image. Le lien de ce Prezi était disponible dans leur documentation papier.
 
Auto-évaluation  
5 • Planification : en quoi l’utilisation de technologies et de documents numériques a influé sur le timing de ma séquence ? 
 
Nous n’avons pas tout à fait respecté le temps prévu à cette séquence. La réalisation des dessins a pris plus que quatre périodes pour certains, la partie retouche et réalisation a pris également plus de temps à cause du tournus aux ordinateurs. A total la séquence qui devait durer 9 périodes, a duré 11 périodes.
Le fait que les élèves s’aident a favorisé la collaboration mais a rallongé le temps d’utilisation aux ordinateurs. Les élèves en avance ont eu plus de temps pour les retouches et les expérimentations sur Photoshop. Les élèves moins rapides se sont joint aux camarades déjà sur un ordinateur, ils ont bénéficié des explications et de l’aide de leurs pairs. Néanmoins, ils devaient faire des tournus et s’attendre l’un l’autre pour avancer dans leur projet à un rythme équitable. La partie autoévaluation a contraint les élèves à faire un minimum de retouches à leurs dessins, tel que modifier l’éclairage d’une image ou corriger une imperfection. Ceci a augmenté le temps des retouches, et parfois donné envie de faire de nouvelles choses – un élève en avance a colorié tous ses dessins avec le logiciel et non à la main – ce qui est un ajout de temps non négligeable.
Il est vrai que les élèves plus lents ont eu moins de temps pour expérimenter Photoshop, c’est pour cela que j’ai rallongé la durée de la séquence de deux périodes. Ce temps supplémentaire ne m’a pas dérangé car cela a rajouté de la qualité au travail des élèves, et cela leur a donné plus d’aisance dans l’utilisation du logiciel Photoshop pour de futurs projets. Ceux qui étaient en avance et qui ne souhaitaient plus continuer pouvaient avancer sur un autre projet en arts visuels.

Les pistes d’amélioration que je ferais pour une prochaine fois sont les suivantes : je ferais travailler les élèves sur leurs dessins plusieurs périodes en salle d’arts visuels, quitte à ce que les plus rapides avancent sur d’autres projets à côté. Cela me laisserait le soin d’expliquer la suite des étapes lorsque tous les élèves ont terminé. Ainsi, lorsque tous les élèves possèdent la totalité de leurs dessins, je leur fournirais un ordinateur chacun et ferais l’introduction à Photoshop à ce moment-là. De cette manière, c’est plus concret pour l’élève, il peut mettre en pratique immédiatement ce qu’il a appris et se souviendra plus facilement du logiciel les prochaines fois. De plus, je réserverais la salle informatique afin que chacun possède un ordinateur, qu’il puisse avancer à son rythme et expérimenter le logiciel et ses possibilités en cas d’avance sur le planning. Ce ne serait plus un travail axé sur la collaboration mais plus sur l’autonomie.
 
6 • Observation des élèves durant la séquence 

De manière générale, les élèves étaient actifs et motivés, car ils souhaitaient avoir un résultat final dont ils soient fiers. C’est une classe qui possède une bonne dynamique de travail, la collaboration a bien fonctionné. Il est vrai que les élèves en avance ont été plus autonomes car ils ont eu le temps d’explorer le logiciel et de trouver leurs marques par eux-mêmes. 
Certains élèves auraient souhaité faire un GIF à partir d’une vidéo, d’une séquence de film, mais je n’ai autorisé que le dessin sauf s’ils avaient terminé, ils étaient libre de refaire un GIF quel qu’il soit. J’ai proposé à trois élèves ayant fini rapidement – qui étaient un peu fatigués et d’expliquer à leurs pairs et moins motivés – de rajouter des dessins à leur GIF ou d’en faire un nouveau plus court (grâce à des collages ou juste au stylo épais).  

Voici quelques exemples de réalisations d'élèves:

Tour-eiffel.gif 579.87 KB


mandala.gif 301.52 KB


trump.gif 821.36 KB
7 • Observation de la posture enseignante 
 
Les MITIC ont su donner une nouvelle dimension aux arts visuels. Le dessin « prend vie », devient un mouvement, ce n’est pas tout à fait de la vidéo ni du dessin traditionnel. 
Je n’ai pas pour habitude de travailler avec les ordinateurs ni d’utiliser les beamers lors de mes cours d’arts visuels. J’ai trouvé impressionnant à quel point l’écran les captive, lors des explications projetées au beamer ou lors des moments sur les ordinateurs. Ils sont très fervents des nouvelles technologies et je les ai trouvés très réceptifs et motivés. Je pense que le GIF est un thème qui est tout à fait dans l’air du temps et cela a su les motiver.  
Cela me donne des idées de projets à réaliser sur les ordinateurs à l’avenir, avec Photoshop, Illustrator ou encore Indesign, cela m’ouvre le champs de possibles car je sens que les élèves seraient tout à fait motivés à apprendre à les utiliser. 
 
Alignement 
8 • Acquis disciplinaires, MITIC et transversaux 
 
Les objectifs à atteindre étaient les suivants :
A 31 AV — Représenter et exprimer une idée, un imaginaire, une émotion, une perception dans différents langages artistiques en utilisant diverses technologies de traitement de l’image.
A 32 AV — Analyser ses perceptions sensorielles en prenant en compte les différentes formes de langage visuel et en distinguant le langage des images fixes ou mobiles. 
A 33 AV — Exercer diverses techniques plastiques en utilisant des techniques audio-visuelles et numériques.
Les objectifs MITIC travaillés sont l’éducation aux médias, l'apprentissage des outils informatiques et multimédias et des outils permettant de développer et élargir les pratiques scolaires en général.
Les objectifs transversaux travaillés sont la pensée créatrice et la communication par l’image. La capacité à développer une pensée créatrice est axée sur le développement de l'inventivité et de la fantaisie, de même que sur l'imagination et la flexibilité dans la manière d'aborder toute situation. La capacité à communiquer est axée sur la mobilisation des informations et des ressources permettant de s'exprimer à l'aide de divers types de langages, en tenant compte du contexte.
 
Tous les dessins ont été gardés et les travaux des élèves ont été enregistrés au format Photoshop. Cela m’a facilité l’évaluation, m’a permis de voir chaque étape du processus, d’observer les calques utilisés et ainsi vérifier l’autoévaluation. En parallèle j’ai observé les élèves et remplis également une grille d’évaluation pour chaque élève. Le fait d’avoir un nombre limité d’ordinateur a favorisé la collaboration, les élèves circulaient et s’entraidaient. Pour une prochaine fois, j’axerai plutôt l’autonomie individuelle des élèves, chacun un ordinateur pour avancer à son rythme.
 
9 • Évaluation de l’utilisation des technologies numériques

Les technologies numériques dans ce travail ont permis aux élèves de travailler leurs images, d’améliorer leur aspect pour un rendu encore plus aboutis. Ils ont pu effacer une imperfection, inverser l’image, dupliquer un élément, améliorer la couleur ou même la changer radicalement. Toutes ces possibilités donnent un rendu final satisfaisant dont ils sont fiers ! Même ceux qui ne se considèrent pas doués en dessin peuvent avoir un excellent résultat final, donc une meilleure confiance en eux.  
 
Les différents documents mis à disposition (documents papiers, vidéo capture d’écran…) m’ont pris du temps en amont mais je dois dire qu’en aval c’était un gain de temps, cela a été d’une grande aide pendant la séquence. J’ai pu prendre du recul, observer les élèves et prendre des notes. Cela a permis à chacun de se situer dans son apprentissage, d’avancer à son rythme, de trouver les informations nécessaires ou regarder un bout de ma vidéo explicative en cas de doute, et ainsi devenir de plus en plus autonome. Bien entendu souvent ils préféraient me demander car c’est plus facile et rapide mais j’ai essayé de les inciter à trouver par eux-mêmes. Donc bilan positif au niveau de la collaboration entre les élèves et de leur autonomie ! 
Je suis souvent débordée pendant une séquence qui demande de la technique, maintenant, pour une prochaine fois, je me vois tout à fait créer une support vidéo explicatif sur une technique (de la gravure par exemple) pour permettre aux élèves de s’y référer en cas de doutes et de ne pas toujours me solliciter.
 
 
10 • (bonus) Ai-je partagé ma séquence sur la BDRP ou sur d’autres réseaux dans le cas où j’estime qu’elle présente un intérêt pour la communauté enseignante ?

Oui j'ai partagé ma ressource de séquence sur la BDRP https://www.bdrp.ch/system/files/docs/2019-05-03/comment_creer_un_gif_sur_photoshop.pdf

Cela a servi comme support aux élèves.