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communautés / Numérique Bussigny

P01-Connaître les conditions pour une intégration efficace du numérique

Objectifs

  • Utiliser un modèle pour analyser la pertinence d'une activité numérique (SAMR, ASPID, TPaCK, IMAIP…)
  • Me positionner dans les phases d'adoption du numérique 
  • Analyser une séquence en fonction d’un modèle choisi

Pour intégration efficace

Intégrer une technologie dans son enseignement n'a pas d'intérêt en soi. C'est pour cela, qu'il est nécessaire de se questionner sur la pertinence a priori et a posteriori. Parfois, il est plus intéressant d'utiliser un crayon qu'un ordinateur, parfois il est intéressant de mélanger différents outils, etc.
L'objectif ici est d'agir en professionnel réfléchi capable d'utiliser le numérique lorsqu'il apporte une plus-value et s'en passer sinon. Comme cela évolue très vite et que chacun aura sa propre sensibilité et aisance dans ces usages, l'objectif de cette compétence et de proposer quelques modèles accompagnant cette réflexion. Nous en proposons trois sur le numérique et un plus général qui s'applique très bien dans ce contexte. Il en existe d'autres et nous sommes en discutons volontiers dans le fil de discussion avant de compléter la compétence.

Le modèle SAMR

Le modèle SAMR (Puentedura, 2006) propose une catégorisation de quatre niveaux d’intégration du numérique en classe.
  • La substitution (S) remplace simplement un outil par un autre plus technologique sans changement de fonction.
  • L’augmentation (A) est aussi un simple remplacement, mais en améliore le fonctionnement.
  • La modification (M) apporte la première vraie transformation avec des tâches qui doivent être reconfigurées.
  • La redéfinition (R) est une nouvelle transformation qui permet de créer des tâches impossibles avant.
Vous pouvez consulter cet article qui utilise le modèle avec des situations concrètes en EPH.
Il n'y pas de réelle validité scientifique, mais permet à chacun d'évaluer l'usage qu'il fait de la technologie. Est-ce que vous avez réellement modifié votre enseignement ou est-ce un simple remplacement d'un outil par un autre ?
Il faut se méfier de l’impression donnée qu'un niveau plus haut est plus profitable. La redéfinition n’est pas un but en soi et la plus- value dépend de la situation pédagogique. Une substitution peut tout à fait se justifier sans besoin de viser la redéfinition.

Le modèle ASPID

Le modèle ASPID (Karsenti, 2014) tend à diminuer les écueils du modèle SAMR. Bien qu’au niveau théorique, il reste du chemin à parcourir, il fait état de l’impact des technologies sur les apprentissages. Il part du même constat que les technologies peuvent être introduites sans rien changer à l’activité, c’est à dire en n’apportant aucune plus-value, mais simplement en substituant un outil à un autre (Substitution), Karsenti ajoute deux niveaux. L’utilisation de la technologie peut apporter un avantage (Progrès), voir une évolution dans l’acte d’enseigner qui aurait été impossible avant (Innovation).
Le modèle prend aussi en compte la nécessité d’un processus d’appropriation (Adoption). C’est aussi le seul modèle à considérer l’aspect potentiellement négatif d’un usage inadéquat de la technologie selon la situation (Détérioration).

Le modèle TPaCK

Le modèle TPaCK (Technological Pedagogical and Content Knowledge) proposé par Mishra & Koehler (2008) se veut mettre en contexte l’intégration du numérique par l’enseignant en spécifiant les interactions entre les différents savoirs
  • de contenus (CK - content knowledge)
  • pédagogiques (PK - pedagogical knowledge)
  • et technologiques (TK - technological knowledge)

Il propose une catégorisation des activités d’apprentissage en les situant par rapport aux connaissances nécessaires.
Il a l’avantage d'être éprouvé scientifiquement. Il est surtout utile à la conception et planification d'activité pour l'enseignant et il excluait un modèle centré sur l'élève (Kompa, 2018), limitant son exploitation dans la pratique (Saengbanchong, Wiratchai et Bowarnkitiwong, 2014).

Le modèle IMAIP

Le modèle IMAIP (Lebrun, 2004) est un peu différent, puisqu'il ne s'intéresse pas spécifiquement à l'impact de la technologie sur la pédagogie. Il est plus général et s'occupe de la structure de la formation. Pourtant, il garde tout son intérêt dans un cours utilisant le numérique. Lebrun a d'ailleurs beaucoup travaillé avec ce modèle pour analyser des cours sous forme hybride (en présence et à distance).


Le modèle est centré sur l’apprenant en proposant une structure de scénarisation partant du contenu donné aux étudiants (l’information) vers un but de construction (la production) avec les éléments qui y conduisent (les activités). Ainsi, le modèle met en évidence le lien entre l’enseignant, l’outil et la pédagogie.
Pour le lecteur qui a un peu de temps, n'hésitez pas à suivre la petite causerie éclairante à ce propos:



Crée par: Philippe Ruffieux

7 tâches

  • J'utilise le modèle choisi pour analyser une séquence d'enseignement
  • Je comprends le modèle SAMR
  • Je situe ma capacité d'intégrer le numérique d'après un modèle choisi
  • J'ai choisi le modèle qui me convient pour analyser ma situation
  • Je comprends le modèle IMAIP
  • Je comprends le modèle TPaCK
  • Je comprends le modèle ASPID